Neurosciences : quels apports dans la conception des formations ?

Évaluation de la formation — Performance de la formation – 13/02/2024

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Maintien de la motivation, optimisation de l’attention, ancrage mémoriel… Plusieurs mécanismes cognitifs sont mobilisés dans les activités d’apprentissage, et les découvertes sur le fonctionnement de notre cerveau servent aujourd’hui de boussole aux formateurs. Un appui utile, à condition de distinguer le bon grain de l’ivraie dans les promesses de la neuropédagogie.

 

« Tout se joue dans la petite enfance pour apprendre » ; « Nous sommes cerveau droit ou cerveau gauche» ; « il existe trois styles d’apprentissage »… Voici quelques neuromythes – des conceptions, fausses ou exagérées, sur les pouvoirs de notre cerveau et les capacités cognitives – que trois experts, consultants et coach, ont passé au crible de la science dans un ouvrage dédié au neurolearning.

La recherche en sciences cognitives apporte aujourd’hui des arguments pour les remettre en question. Ainsi, contrairement aux affirmations des exemples cités, la plasticité neuronale et la neurogenèse (la formation de nouveaux neurones à l’âge adulte, notamment dans l’hippocampe, zone cérébrale essentielle à la mémorisation) permettent à l’individu de continuer à apprendre efficacement, même après la période optimale que représente l’enfance ; si chaque hémisphère cérébral contrôle certaines activités cognitives, comme le gauche pour le langage, la plupart des tâches et activités impliquent différentes zones et la collaboration entre les deux hémisphères ; l’apprentissage est avant tout visuel, mais gagne à s’appuyer sur les différentes modalités sensorielles – vision, ouïe, toucher – pour renforcer l’attention et la mémorisation.


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Les trois piliers de l’apprentissage : réflexion, attention, mémorisation


Ces dernières années, de multiples organismes de formation ont vu le jour, surfant sur la vague des neurosciences cognitives mais sans toujours s’affranchir des neuromythes, ni s’appuyer sur des connaissances scientifiques solides. Or, comme le rappelle Aurélie Van Dijk, docteure en psychologie cognitive et responsable de l’équipe pédagogique de Lefebvre Dalloz Compétences, « les neurosciences permettent de questionner l’évolution de nos pratiques de conception et d’animation de formation pour qu’elles soient plus impactantes ». À condition, bien sûr, de s’appuyer sur des éléments scientifiques démontrés.

La conception d’une formation a donc intérêt à prendre en compte les trois piliers cognitifs de l’apprentissage : d’abord, la capacité de réflexion, qui va aider l’apprenant à se fixer un but, à identifier les efforts à réaliser pour y parvenir, et à s’engager dans la démarche de formation ; ensuite, les aptitudes attentionnelles, qui nous permettent de rester concentré pendant un certain laps de temps ; enfin, la mémorisation, soit l’enregistrement et le stockage d’une certaine quantité d’informations dans notre mémoire. 

 

Les méthodes pédagogiques actives, en phase avec le fonctionnement cérébral


Comme l’explique Philippe Lacroix, fondateur du cabinet de conseil IL&DI, et coauteur du livre sur le neurolearning, « nous sommes tous différents, certes, mais pour une formation efficace, nous devons pouvoir nous concentrer, réfléchir et mémoriser dans des sessions de formation de 10 minutes. Il faut donc prendre une micro-pause entre sessions de travail, de formation, afin de se régénérer et également privilégier des séquences courtes de formation. »

Notre meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau permet aussi de confirmer la pertinence de certains choix pédagogiques et orienter le travail des formateurs. C’est notamment le cas des méthodes actives ; le fait de mettre l’apprenant en mouvement, avec des jeux de rôle ou des mises en situation, favorise l’apport de glucose au cerveau, dont il a besoin pour fonctionner de manière optimale. Par ailleurs, mieux vaut privilégier la diversification des formats et des supports, qui va renforcer le maintien de la motivation et de l’attention, ainsi que l’approche multisensorielle, déjà évoquée.


Le circuit de la récompense activé par la gamification de la formation


Le digital learning, en plein essor, semble par ailleurs bien s’adapter au fonctionnement de notre cerveau. Le « circuit de la récompense », composé de plusieurs zones cérébrales, peut être davantage activé par la gamification, souvent associée aux contenus de e-learning, avec un impact positif sur le maintien de la motivation. Autre atout des programmes de formation proposés sur les LMS : facilement accessibles, modulaires, courts, ils se prêtent à la répétition, qui est l’une des conditions de l’ancrage mémoriel. Quant au blended learning, offrant un mix de contenus et de situations pédagogiques, il a un intérêt majeur dans le maintien durable de l’attention – un des piliers de l’approche neuropédagogique.

Pour les pédagogues, les neurosciences cognitives représentent donc un matériau utile. Elles offrent notamment de nouvelles perspectives pour renforcer l’impact des formations, en les concevant au plus près du fonctionnement cérébral de l’apprenant.
 

 

 

Jérôme Lesage PDG de Place de la formation


Jérôme Lesage
Le blog de la formation




 

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Comment exploiter au mieux les avancées des neurosciences dans la conception de formation ?

La priorité consiste à s’affranchir des neuromythes qui alimentent une vision faussée des capacités cognitives. Par exemple, il n’y a pas d’âge limite pour apprendre, grâce à la plasticité cérébrale et la neurogenèse.


Quels sont les piliers cognitifs de l’apprentissage ?


Les neurosciences confirment l’importance de la réflexion, mais aussi des aptitudes attentionnelles et des capacités de mémorisation des apprenants. Les trois dimensions doivent donc être prises en compte dans la conception pédagogique et l’animation du formateur.


Quelles méthodes pédagogiques sont-elles les mieux adaptées au fonctionnement du cerveau ?

Plusieurs approches de neuropédagogie se distinguent : les pédagogies actives, misant sur les jeu de rôle ou les exercices pratiques ; la diversification des formats ; le fait de solliciter plusieurs sens ; ou encore le digital learning et le blended learning.






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