Culture apprenante : les conseils des experts

Gestion des compétences – GPEC – 07/11/2023

Culture apprenante : les conseils des experts


L’importance d’une dynamique de « learning culture » fait de plus en plus consensus au sein des organisations. Comment passer des intentions aux actes ? Dirigeants d’organismes de formation et spécialistes des innovations RH livrent leurs recommandations pour mettre en œuvre une culture apprenante – mais aussi la faire vivre et l’améliorer en continu. 


Après être apparu aux États-Unis dans les années 1990, le concept de « learning culture » s’impose progressivement dans les stratégies RH et formation. Son principe ? Considérer que le principal levier de performance et de croissance d’une entreprise est la culture de l’apprentissage qu’elle saura mettre en œuvre, au-delà du cadre du plan de développement des compétences. Pour les organisations qui ambitionnent d’être apprenantes, il va donc s’agir de créer les conditions de cette culture, à l’échelle de l’individu comme du collectif de travail, et de l’alimenter.

Plusieurs ingrédients RH vont y contribuer, comme l’a révélé une étude menée par Degreed en 2022. La plateforme spécialisée dans la formation a interrogé environ 2 400 actifs de 15 pays, dont la France, pour objectiver les facteurs qui contribuent à une culture d’entreprise orientée « apprentissage et évolution personnelle ». Les managers de proximité jouent un rôle essentiel dans cette dynamique, notamment en recommandant des ressources pédagogiques aux collaborateurs, ou en mettant en lumière des opportunités de développement. D’autres éléments contribuent à l’émergence d’une culture apprenante : la diversité des expériences d’apprentissage, le feedback régulier et les occasions données aux salariés d’étoffer leurs compétences.


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Sponsoring du top management et co-construction de la démarche


La montée en puissance de la « learning culture » est également illustrée par sa place dans l’ouvrage collectif « Innovations RH et Managériales - 70 pratiques innovantes pour passer à l’action » (EMS, 2022). On y retrouve le témoignage de Nexity, leader français de la promotion et de services immobiliers, qui retrace la création d’une « cité de l’apprenance ». Le directeur général de cette entité interne, Guillaume Ravix, partage plusieurs conseils pour s’engager dans une stratégie de culture apprenante : d’abord, faire en sorte que le projet d’innovation serve les intérêts du business afin de bénéficier du sponsoring de la direction générale et des managers de business units – « votre projet doit d’une part avoir un caractère aspirationnel et matérialiser la vision des décideurs et d’autre part être très concret pour implémenter opérationnellement la stratégie ».

Ensuite, il s’agit de s’assurer que la démarche, une fois structurée et mise en œuvre, débouche rapidement sur des conséquences tangibles pour les parties prenantes – notamment les collaborateurs et les managers. Enfin, il faut privilégier l’implication de chacune d’elles, notamment la DRH et le service formation ; en effet, « seule la co-construction permet d’embarquer durablement et de transformer les pratiques et postures ».

 

Faire de l’apprentissage une hygiène de vie professionnelle ?


D’autres experts et acteurs de terrain livrent des recommandations précieuses pour cadrer la démarche des entreprises apprenantes, à l’image de Lital Marom, conférencière canadienne et CEO de The Academy of Tomorrow. Elle conseille notamment de :

• Personnaliser l’expérience d’apprentissage, en multipliant les ressources et dispositifs pédagogiques pour ouvrir le champ des possibles, et en guidant les collaborateurs dans le choix des outils et contenus les plus pertinents pour eux ;

• Faire de l’apprentissage une habitude, en rendant celui-ci aussi simple, accessible et porteur de sens que possible, et en communiquant très régulièrement sur les multiples opportunités de développement des compétences ;

• Renforcer la dimension sociale de l’apprentissage, via différentes modalités collaboratives – partage de recommandations de contenus, communautés de pratiques, recours aux outils numériques pour faciliter les échanges, etc. ;

• Créer des expériences centrées sur l’apprenant, en mixant objectifs individuels et besoins organisationnels, et en offrant une diversification de matériels pédagogiques (aussi bien en termes de durée que de complexité ou de profondeur) ;

• Évaluer les progrès de la culture apprenante, en recourant à l’analyse de données recueillies par les outils de gestion de la formation, pour ajuster la stratégie et les modalités mises en œuvre.

La montée en puissance de la culture apprenante dépend aussi de pistes plus originales, qu’Alexandra Maury Grillé conseille d’expérimenter. La DGA de l’organisme de formation Very Up évoque notamment, dans un récent dossier thématique, le déploiement du mentorat inversé, la création de « labs d’innovation » (caractérisés par exemple par l’organisation d’une journée ouverte consacrée à l’IA générative et à son impact sur les métiers), ou encore la mobilisation des experts internes en ressources d’apprentissage pour l’organisation. Autant de pistes à expérimenter pour formaliser les contours de l’entreprise apprenante.



Jérôme Lesage PDG de Place de la formation


Jérôme Lesage
Le blog de la formation

 

 

 

 

 

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A quoi correspond la notion de culture apprenante ?

Le concept de « learning culture », qui provient des États-Unis, met l’accent sur l’importance de l’apprentissage en continu, au-delà du plan de formation, pour en faire le principal levier de performance et de croissance de l’entreprise. Il s’agit de multiplier les opportunités d’approfondir les connaissances et compétences, à l’échelle individuelle comme collective.


Quels facteurs internes participent à cette dynamique ?


D’après une récente étude, plusieurs éléments vont y contribuer : le soutien actif des managers, la qualité et la fréquence des feedbacks, la diversité des expériences d’apprentissage et les opportunités offertes pour renforcer ses compétences. Sponsoring de la direction et co-construction de la démarche sont également à privilégier.


Quelles sont les principales règles d’or d’une démarche de culture apprenante ?


L’apprentissage doit devenir une habitude, une hygiène de vie professionnelle, en facilitant l’accès aux ressources pédagogiques et en visant la personnalisation. Il est également essentiel d’évaluer objectivement les effets de la culture apprenante et de chercher à l’améliorer, en analysant la data recueillie par les solutions TMS (training management system).





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